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03/11/2022
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Récapitulatif de la semaine 44

 

QUAND LA FED SOUFFLE LE CHAUD… PUIS LE FROID !

Ces dix dernières années, réunion de la Banque centrale américaine a le plus souvent rimé avec champagne, petits fours et surtout hausse des principaux indices dans les salles de marché. A la lecture du communiqué publié ce mercredi à 19h, nombre d’investisseurs ont rapidement conclu que l’institution venait de reprendre « ses bonnes habitudes », après une année 2022 où les restrictions monétaires de la Banque centrale expliquent en bonne partie les corrections subies par les actifs risqués. Ledit communiqué, au-delà de l’annonce plus qu’attendue d’une hausse des taux directeurs de 0,75%, laissait en effet entrevoir ce que les investisseurs espèrent, à savoir un ralentissement du rythme de hausse des taux à venir. Le document le plus lu, décortiqué et sujet à multiples interprétations, de la planète « finance » a ainsi souligné que les membres de la Fed « tiendraient compte des resserrements précédents, de l’impact des hausses de taux précédentes sur l’activité économique et l’inflation, ainsi que des évolutions économiques et financières » dans leurs prochaines décisions. Une déclaration que les observateurs ont rapidement traduit en « dès que l’emploi s’essoufflera, la Fed ralentira le rythme et l’amplitude de sa hausse de taux ». Il n’en fallait pas moins pour que les marchés obligataires festoient, et que le dollar consolide face aux devises contre lesquelles il s’est envolé cette année, à l’instar de la monnaie commune. Le bilan à la clôture de Wall Street est finalement tout autre… Que s’est-il donc passé entre 19h et 23h pour que la tendance se retourne de cette manière, et que le S&P500 et le Nasdaq 100 affichent des reculs respectifs de -2.5% et -3.4% sur la séance ?
Il est peu de dire que la conférence de presse de Jerome Powell n’a pas suscité le même enthousiasme que le communiqué publié en amont… Le patron de la Fed a en effet indiqué que l’institution devrait probablement emmener les taux directeurs encore un peu plus haut dans sa lutte contre l’inflation persistante et la surchauffe du marché de l’emploi… jetant rapidement aux oubliettes l’interprétation du communiqué évoqué précédemment. L’analyse de cette partie de séance illustre à merveille la nervosité des intervenants, leur capacité à surréagir dans un sens comme dans l’autre… et donc la volatilité actuelle. Elle confirme surtout que la première phase du rebond des actifs risqués devrait trouver son essence dans le fait que le « pivot » (soit le moment où la phase de durcissement des conditions monétaires aura atteint son pic) soit définitivement ancré. En dépit des atermoiements des investisseurs décrits dans cette courte analyse, il est probable que celui-ci se rapproche à grand pas… Le marché du logement semble déjà ralentir, et les prochains indicateurs du marché de l’emploi s’annoncent déjà comme la donnée macro-économique la plus attendue des opérateurs. Si ceux-ci devaient traduire un ralentissement, nul doute que les investisseurs ressortiraient leur grille de lecture quant à l’évolution « data dependent* » de la politique de la Banque centrale américaine.

 


*Data dependent : qui dépend des publications de données, en l’occurrence d’ordre macroéconomique, comme évoqué dans le communiqué de la Fed.


 

BIENTÔT LA FIN DE LA POLITIQUE « ZÉRO COVID » ?

La rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre en ce début de semaine… Un message, non vérifié, s’est en effet rapidement propagé dans les salles de marchés… Celui-ci détaillait en quatre paragraphes un plan de réouverture du pays qui mettrait ainsi fin à la stratégie « zéro Covid » à l’œuvre depuis 2020. Le message en question indique que Wang Huning, un des sept membres permanents du Politburo, aurait tenu une réunion d’experts du Covid-19 à la demande du président Xi Jinping. La seule réaction officielle du gouvernement à ce message est tombée hier de la part de la Commission Nationale de la Santé : l’institution a réaffirmé son « adhésion ferme » à la politique « zéro Covid ». Cette déclaration n’a pour autant pas coupé court à l’enthousiasme des investisseurs qui ont massivement acheté les indices chinois depuis le début de la semaine. Les gains de valorisation du MSCI China sur deux jours sont selon Bloomberg de 450 milliards de dollars ! Ce rebond fait notamment suite à la correction des actions chinoises de la semaine passée, mais illustre surtout deux éléments. D’une part, la baisse des principaux indices s’explique avant tout par cette stratégie « zéro Covid » et son impact sur l’économie. D’autre part, les investisseurs attendent à l’évidence de pied ferme la reprise de l’activité de la deuxième économie du monde et son retour à un potentiel de croissance supérieur aux standards occidentaux. Rappelons que les membres du Politburo ont affirmé leur volonté de voir le PIB de l’Empire du Milieu doubler d’ici à 2035. Les yeux sont désormais tournés vers les « Twin Sessions » de mars 2023 qui pourraient coïncider avec la levée totale des restrictions ainsi qu’un plan de relance de l’activité économique. A suivre…

 


 

Sources : WiseAM
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 03/11/2022